Au moment où la guerre est déclarée le 5 août 1914, l’effectif qualifié de la force militaire de ce qui est à l’époque le dominion de Terre-Neuve ne compte que 600 hommes de la Royal Naval Reserve (réserve de la Marine royale). La force militaire ne comprend pas une seule milice de l’armée locale, encore moins un régiment complet!
Cette situation va considérablement changer dans les semaines, les mois ou les années à venir. Depuis le départ de St. John’s des 107 premiers réservistes de la Royal Navy (réserve de la Marine royale) le 6 septembre jusqu’à la fin de la guerre en novembre 1918, près de 12 000 citoyens terreneuviens et labradoriens s’enrôlent dans la Royal Naval Reserve, le Newfoundland Regiment, le Newfoundland Forestry Corps (corps forestiers), ainsi que la Force expéditionnaire du Canada. Avec une population de moins de 250 000 habitants, cela représente 35,6 % des hommes âgés entre 19 et 35 ans. On estime qu’un autre groupe de 505 hommes avaient déjà servi dans la marine marchande.
Le Newfoundland Regiment, en particulier, est reconnu pour les efforts qu’il a déployés lors de certaines grandes batailles de la Première Guerre mondiale :
- Bataille du Transloy (1916):
au cours de laquelle nos soldats ont joué un rôle décisif dans la prise d’une place d’armes forte allemande située près de Gueudecourt. - Bataille d’Arra (1917): Monchy-le-Preux
après avoir perdu 485 hommes en une journée, les neuf soldats restants et un soldat britannique ont tenu plus de 200 Allemands à distance pendant 10 heures. - Bataille de Cambrai (1917):
au cours de laquelle nos soldats ont réussi à s’emparer et à tenir une tête de pont stratégique à Masnières. - Bataille de Courtrai/Kortrik (1918):
où en une journée le régiment a capturé 500 prisonniers allemands et 94 mitrailleuses. C’est également au cours de cette bataille que le soldat de Thomas Ricketts, 17 ans, de Middle Arm, White Bay, est devenu le plus jeune soldat de l’Armée britannique à recevoir la Croix de Victoria.
Le Newfoundland Regiment a été le seul régiment colonial à recevoir le préfixe « royal » au cours de la Première Guerre mondiale, et le premier dans toute l’histoire de l’Armée britannique à recevoir un tel honneur pendant des hostilités. Il se distingue pour avoir été le seul régiment nord-américain à participer à la bataille de Gallipoli, en Turquie.
Après l’effort de guerre, cinq caribous de bronze ont été érigés et surplombent désormais les sites de bataille où nos soldats ont combattu et sont morts en Europe – un à Coutrai (Belgique) et les quatre autres en France, à Masnières, Gueudecourt, Monchy-Le-Preux et Beaumont Hamel.
Sur le front intérieur, la Women’s Patriotic Association (association des femmes patriotiques) est établie le 31 août 1914 par Lady Davison, épouse du gouverneur, dans le but de soutenir l’effort de guerre en recueillant des fonds et en tricotant des bas, des écharpes, des gilets et des casques pour nos hommes en guerre. En décembre 1914, 15 000 femmes de 218 branches se sont portées volontaires pour participer aux activités de la Women’s Patriotic Association. Elles ont apporté une contribution inestimable à nos troupes à l’étranger.
Un autre groupe de 38 femmes ont servi dans le Volunteer Aid Detachment (détachement des auxiliaires volontaires) – infirmières semi-formées qui aidaient les services médicaux à l’étranger.